Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°8.pdf/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

baraques de paille, je puis me consacrer à ma salle, où il y a une moyenne de 2 à 3 morts par jour. J’ai la spécialité des trépanés, et ma baraque est un milieu horrible.

Beaucoup de prisonniers boches dans le camp, les troupes passent sur la route ; c’est bien le front.

Deux infirmières nouvelles arrivent, nous sommes 19 maintenant.

Visite de Lelong, retour de Coursy où il a mené ses Russes. Brimont n’a jamais été pris.

Samedi 21 avril

Arrivée de l’équipe Berryer-Fontaine, peu agréable et très Peuplier. Cela ne marchera qu’à moitié.

Dans la nuit, bombardement d’un dépôt de munitions, très proche de nous ; incendie, notre baraque semble devoir s’effondrer, la vaisselle casse, les objets sont lancés par terre, aucune de nous n’a rien.

Mardi 24 avril

Inspections, disputes ; le scandale de Prouilly[1] fait du bruit, et chacun tâche de se tirer d’affaire. Ch. élabore un rapport qui doit le rendre blanc comme neige !

  1. « Le drame sanitaire de 1917 eut son épicentre près de Fismes, à l’hôpital d’orientation et d’évacuation (HOE) de Prouilly. Il fut la conséquence d’une utopique préparation des services de santé fondée sur des statistiques sous-évaluées au dixième de la réalité. » (Le chemin des dames. Un désastre sanitaire en 1917) ; NdÉ.