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L’ÉCLAIREUR.

tout ce qui sera humainement possible d’accomplir, vous l’accomplirez ; seulement avant de nous séparer, promettez-moi une chose ?

— Laquelle ?

— Promettez-moi que, dès que vous aurez obtenu tous les renseignements que vous allez chercher, vous me les transmettrez, sans rien entreprendre contre cet homme dont je tiens à tirer personnellement, vous m’entendez, Bon-Affût, personnellement une vengeance exemplaire.

— Ceci vous regarde, je n’aurais garde d’aller sur vos brisées ; à chacun sa tâche en ce monde : cet homme est votre ennemi et non le mien. Dès que je serai parvenu à vous mettre face à face, ou du moins à vous placer vis-à-vis l’un de l’autre dans une position égale, vous ferez comme vous l’entendrez, je m’en lave les mains.

— Bon, bon ! murmura don Miguel, si quelque jour je tiens ce démon entre mes mains comme il m’a tenu entre les siennes, je ne le laisserai pas échapper, moi, je vous le jure.

— Ainsi, c’est convenu, nous pouvons partir ?

— Quand il vous plaira.

Balle-Franche avait assisté calme et impassible jusque-là à l’entretien des deux hommes ; mais à cette parole il fit un pas en avant, et, posant la main sur le bras de Bon-Affût :

— Un instant, dit-il.

— Quoi, encore ? répondit le chasseur.

— Un mot seulement, mais un mot qui a, je le crois, dans les circonstances actuelles une certaine importance.

— Dites vite alors.

— Vous voulez découvrir quel est ce don Stefano, ainsi qu’il lui plaît de se faire appeler, et je vous approuve ; mais il est, il me semble, une chose bien autrement