Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/168

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conduits par leurs parents. Un discours latin qui dure une heure doit singulièrement les amuser ces bons parents, surtout les mamans, les tantes et les cousines ; mais il ne faut pas détruire ce que l’usage a consacré. Le ministre parle ; mais que dit-il ? Toujours à peu près la même chose, ce qui n’empêche pas que certains journaux disent, le lendemain, que c’est nouveau et superbe !

Un secrétaire général de l’Université lit les noms des élèves couronnés, en commençant par le prix d’honneur et en désignant à quel collége appartient l’élève. Les applaudissements sont proportionnés au nombre d’élèves couronnés : ils s’applaudissent eux-mêmes. Chaque élève nommé reçoit son prix en présence des fonctionnaires que nous venons d’indiquer, et des facultés des sciences, de théologie, d’histoire, des lettres, etc., et voilà qui est bâclé. Les autorités se retirent très-satisfaites d’elles-mêmes, comme toujours. Alors les élèves escaladent les gradins, vont dans la cour rejoindre leurs parents, qui étaient dans les tribunes, et élèves et parents sont confondus. Ce tableau-là en vaut cent comme le précédent.

Nous voilà revenus au collège. Une tente est dressée au milieu de la cour. C’est là que les prix vont se distribuer. Au bout de cette tente sont groupés toutes les autorités du collége, tous les professeurs et un inspecteur de l’Université, le tout en grand costume, c’est-à-dire robes noires et bonnets carrés. La musique est à droite. Des deux côtés sont