Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/155

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explication moins ethnographique, mais plus plausible.

Je rencontrai la bonne mère Toutain, l’hôtesse de la ferme Siméon, où logeait Sapeck.

La mère Toutain était dans tous ses états :

— Ah ! il m’en a fait des histoires, votre ami Sapeck ! Imaginez-vous qu’il est venu hier des gens de la paroisse de Grailly en pèlerinage à Notre-Dame-de-Grâce. Ces gens ont mis leurs chevaux et leurs ânes à notre écurie. Monsieur Sapeck a envoyé tout mon monde lui faire des commissions en ville. Moi, j’étais à mon marché. Pendant ce temps-là, Monsieur Sapeck a été emprunter des pots de peinture aux peintres qui travaillent à la maison de M. Dufay, et il a fait des raies à tous les chevaux et à tous les bourris des gens de Grailly. Quand on s’en est aperçu, la peinture était sèche. Pas moyen de l’enlever ! Ah ! ils en ont fait une vie, les gens de Grailly ! Ils parlent de me faire un procès. Sacré monsieur Sapeck, va !

Sapeck répara noblement sa faute, le lendemain même.

Il recruta une dizaine de ces lascars oisifs