Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/222

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taisie et un tel parti pris d’imprévu, que la discipline n’y trouva pas toujours son compte.

Mais pouvait-on lui en vouloir, à cet endiablé vicomte, si charmant, si bon garçon, toujours le cœur et le londrès sur la main ?

Avec le peu d’argent qu’il recevait de sa famille et le grand crédit qu’il s’était procuré en ville, Guy menait au régiment une vie fastueuse de grand seigneur pour qui ne comptent édits ni règlements.

Pourtant, dans les premiers jours de son incorporation, le jeune vicomte écopa, comme on dit dans l’armée, deux jours de salle de police.

Passant avec sa compagnie dans la grand’rue de L…, Guy adressa une fougueuse déclaration et des baisers sans nombre à une jeune femme qui, sur son balcon, regardait la troupe.

Indigné de cette mauvaise tenue, le capitaine Lemballeur, aussitôt rentré, lui porta ce motif :

A eu dans les rangs une attitude tumultueuse et gesticulatoire peu conforme au rôle d’un soldat de deuxième classe.

Vous pensez si Guy fit un sort à ce libellé.