Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/301

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J’entrai résolument.

— Good evening, sir.

— Good evening, sir.

— Monsieur, continuai-je en l’idiome de Shakespeare, je crois bien que j’ai le diabète…

— Oh ! reprit le chemist dans la même langue.

— Yes, sir, et je voudrais m’en assurer.

— La chose est tout à fait simple, sir. Il n’y a qu’à analyser votre… do you understand ?

— Of course, I do.

Et pour que je lui livrasse l’échantillon nécessaire, il me fit passer dans un petit laboratoire, me remit un flacon de cristal surmonté d’un confortable entonnoir.

Quelques secondes, et le flacon de cristal semblait un bloc de topaze.

Je me rappelle même ce détail, — si je le note, ce n’est pas pour me vanter, car je suis le premier à trouver la chose dégoûtante, — le flacon étant un peu exigu, je dus épancher l’excédent de topaze dans quelque chose de noir qui mijotait sur le feu.