Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mon pied-à-terre, j’aime mieux vous le dire tout de suite, est une simple chambre portant le numéro 80 et sise en l’hôtel des Trois-Hémisphères, rue des Victimes.

Très propre et parfaitement tenu, cet établissement se recommande aux personnes seules, aux familles de passage à Paris, ou à celles qui, y résidant, sont dénuées de meubles.

Sous un aspect grognon et rébarbatif, le patron, M. Stéphany, cache un cœur d’or. La patronne est la plus accorte hostelière du royaume et la plus joyeuse.

Et puis, il y a souvent, dans le bureau, une dame qui s’appelle Marie et qui est très gentille. (Elle a été un peu souffrante ces jours-ci, mais elle va tout à fait mieux maintenant, je vous remercie.)

L’hôtel des Trois-Hémisphères a cela de bon, qu’il est international, cosmopolite et même polyglotte.

C’est depuis que j’y habite que je commence à croire à la géographie, car jusqu’à présent — dois-je l’avouer ? — la géographie m’avait paru de la belle blague.