Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce qui est grand est toujours clair, simple et ordonné dans une belle suite. Les assemblées législatives ne peuvent refuser leur assentiment à des mesures qui ont ce cachet de majesté, qui émanent d’une longue pensée, et sont favorables à l’honneur du nom public. Les idées profondes, conformes à la conscience des nations, excitent l’enthousiasme, parce qu’elles en viennent. Je ne parle pas de cette chaleur trop féconde de l’imagination, qui est la mère des illusions, et qui, plutôt faite pour la poésie que pour la politique, messied a la gravité économe des hommes d’État ; j’entends ici cette élévation d’ame qui fait les grands politiques ; et je dis que toute loi, soumise à un parlement, y entraine l’adhésion des esprits, si elle porte les caractères de la haute morale, de la confiance dans les destinées du pays, de la foi à la justice et à la force, unies ensemble pour produire la gloire.

Qui oserait dire que les Chambres de France auraient refusé leurs suffrages aux propositions d’un ministre qui, plein de l’importance de la conquête d’Alger, sous les rapports de la civilisation du monde et des devoirs sublimes de la France, eût réveillé chez les législateurs qui l’écoutaient toutes ces nobles et généreuses sympathies qui