Page:Anatole Leroy-Beaulieu - Empire des Tsars, tome 1, Hachette, 1890.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Russes parmi les familles humaines, c’est moins la répartition actuelle des races de l’empire que la composition même de cette nationalité russe, qui tend à engloutir les autres. Quelle part ont eue, dans la formation de ce peuple, les divers éléments dont, au milieu ou autour de lui, nous voyons encore les restes épars ? Pour poser la question, comme la posent souvent les ennemis de la Russie, le fond du peuple russe est-il européen ou asiatique ? Est-il slave, frère et voisin du Latin et du Germain, et par le même sang appelé à une civilisation analogue ; ou bien est-il touranien, tatar ou mongol, destiné par sa constitution même à ne prendre que les formes d’une culture étrangère à sa race ? Si ce problème a reçu les solutions les plus contradictoires, c’est qu’il a été plus débattu par la passion, par la rancune ou l’orgueil national que par l’étude et l’observation.