Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/86

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fruits. Car de dire que c’est que Dieu trouvoit les autres nourritures moins saines pour l’homme, ou moins nourrissantes, c’est vouloir deviner. De plus, quand il seroit vrai que Dieu auroit ordonné aux hommes qui vivoient avant le Déluge, de ne se nourrir que de fruits, & qu’il l’auroit fait, parce que cette nourriture leur seroit mieux convenuë, il ne s’ensuit pas qu’il l’eût trouvée plus convenable pour nous ; & la raison, c’est qu’il avoit par preference donné aux hommes qui vivoient avant le Déluge, un corps beaucoup plus fort, & tout autrement constitué que le nôtre : comment le sçavons-nous ? c’est l’Anonyme lui-même qui nous en assure, jusques-là même qu’il veut, comme nous le verrons plus bas, que tous les descendans d’Adam qui sont venus avant le Déluge, soient sortis de germes privilegiez, fabriquez à part, & pourvûs de fibres plus à l’épreuve du temps que celles des germes d’où nous sortons ; ce qui étant une fois supposé, ne laisse guéres de comparaison à faire entre les premiers hommes & nous.

Mais c’est assez nous étendre sur ce sujet, que nous aurons occasion de retoucher dans quelque temps. Au reste, laissant à part ce qui regarde l’avantage qu’on veut donner aux