Page:Annales du Musée Guimet, tome 1.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
73
LES RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS

une courte tunique à franges et quadrillée ; ils ont en général le profil aquilin ou le nez droit. Les vaisseaux des alliés rappellent les navires égyptiens, mais leur carène se relève à angle droit et se termine aux deux bouts en tête de cygne. Les armes sont une courte épée à deux tranchants, avec un bouclier, et en outre une pique pour les Sicules et les Sardiniens auxiliaires. Les confédérés, qui n’avaient ni arcs ni flèches, possédaient des chars de guerre ; ils étaient suivis aussi par des chariots de transport en osier ou en bois, à roues pleines, attelés de bœufs et renfermant les enfants et les femmes. On a signalé la ressemblance des chariots, des épées et des vaisseaux, avec les chariots germains de la colonne Antonine, avec les épées gauloises d’avant Jules César, et avec les barques de certaines monnaies celtiques.

Il vient d’être dit que des Sardiniens servaient dans l’armée de Ramsès III, où ils étaient même accompagnés d’Etrusques ; Ramsès II avait déjà gardé à sa solde des Sardiniens prisonniers ; ces auxiUaires sont quelquefois appelés Sardiniens de la mer.

Le peuple qui a laissé son nom au groupe du Nord de l’Afrique, les Libyens, est nonjnié pour la jiremière fois sous Ramsès II ; il tint, sous la conduite d’un roi, la tête de la vaste confédération dirigée contre Méneptah Ier. Ils avaient des chevaux, des arcs, des monnaies d’argent et d’or, des vases, et du bétail composé de bœufs, de chèvres et d’ânes. La tribu des Mashousahas domine dans l’armée libyenne qui envahit l’Egypte sous Ramsès III ; entraînés par leurs voisins contre l’Egypte, ils avaient emmené leurs femmes ; on leur prit des épées de trois et de cinq coudées, des arcs, des chars, des carquois, des piques, des chevaux et des ânes. Ils n’en continuèrent pas moins à fournir des auxiliaires à l’Egypte, avec une autre peuplade libyenne qui servait surtout de corps de police.

Les peuples d’Asie Mineure, de Grèce, d’Italie et d’Afrique énumérés jusqu’à présent appartiennent en général au type brun de la race blanche ; le type blond apparaît chez les Libyens ; ceux-ci comptaient parmi les Tahennou, ou hommes blancs d’Afrique, et les Tamehou, ou hommes blonds du Nord. Il est facile de voir que ces deux appellations, sans doute identiques au fond, sont des noms approximatifs donnés par les Egyptiens à une population qui, pendant un certain temps j leur apparut comme blanche ou blonde.