Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

156 ANNALES DC MUSEE GL’IMET

lie pleine de la tour, la divisent en deux rangées de tables ou lits, nommés kesli. Les lits de la première rangée reçoivent les cadavres d’hommes, ceux de la seconde les cadavres de femmes, ceux de la troisième les cadavres d’enfants*.

Quand un cadavre y est déposé, les vautours, nature s scavengers , ont en une heure ou deux achevé leur tâche, dévoré la chair et tout ce qui se corrompt^. Les squelettes desséchés sont deux fois par an précipités dans le puits central, où les Nasâ-sâlârs ont déjà, à chaque dépôt nouveau, jeté les vêtements du mort, et sous l’action de la pluie, de l’atmosphère et du soleil tropical le tout est bientôt réduit en poussière. Des trous creusés à l’intérieur du puits font écouler les eaux et la pluie °, qui se sont infectées en tombant sur les cadavres, dans quatre canaux souterrains : ces canaux aboutissent à quatre puits souterrains dont le fond est couvert d’une couche épaisse de sable, qui fait fonction de filtre : les canaux sont séparés des puits par des morceaux de charbon et de pierre à sablon renouvelés de temps en temps. L’eau souillée subit donc un double filtrage qui la rend pure à la terre pure.

Les divers actes de la construction d’un iJaklinia sont accompagnés de cérémonies religieuses.

.vant de creuser le terrain, il faut le consacrer. Au centre du terrain choisi, le prêtre forme un enclos au moyen d’un sillon ou pùvi qui détermine une sorte de temple temporaire. Là il célèbre le Bàj en l’honneur de 4. M. Nusliirvaiiji Tata, lelondateur du Dakliinalu plus récent do .Nausari et le seul qui soit à présent en usage (b ;li en 1878), m’a conté qu’il ouvrit un jour une des vieilles tours tombées hors d’usage, construite parle fameux Minocheiirji. 11 trouva avec élonnement (ju’il n’y avait pas de pùvis et la position des débris de verrerie

— les femmes sont ensevelies avec leurs anneaux de verre, leurs (•//)■ — lui montra que les femmes étaient enterrées d’un côté, les liommes de l’autre. 5. Voir Farg. VIII, 33, note 51. — Les vautours qui fréquentent les Daklunas de Bombay oil’reut un curieu.K exemple de la façon dont la demande crée l’offre. Ils sont en nombre limité, 110 ; ilsso relaient régulièrement ; (}uand une escouade a liiu, une autre vient. Bien qu’il y ail des mftles et des femelles, ils ne se reproduisent pas dans le pays : on n’a jamais trouvé de petits ; ils ne meurent jamais là : on ne sait pas d’où ils naissent ni où ils ont leur nid. (Communication de l’ingénieur Merzban.) (i. Voirie plan ’2. — Le diamétredn pliisgrand Daklima à Bombay est de t)0 pieds, la liaiileui’ en csl ilc :>() pieds.