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AUSTR

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litre à Melbourne, s’il le désire.. Le secrétaire état a notifié en même temps que les colonies oivent se préparer à supporter bientôt les frais e leur propre défense militaire.

Cette nouvelle a mis le comble à l’agitation foduite par la question coloniale, surtout epuis l’avènement au pouvoir de l’école de l anches ter dans la personne de MM. Bright et rladstone. On prête à cette école l’opinion que, =>s intérêts anglais ne sont plus les mêmes que. eux des colonies ; ils établiraient, leur nouvelleolitique sur les faits suivants : que la Grande iretagne n’a plus sur ses colonies qu’une suprématie, honorifique, limitée à la nomination de ouyerneurs exerçant une assez médiocre iniuence sur leur politique intérieure ; que chaque jrovince jouit du self dolemment et d’une utonomie presque complète ; que les colons ont libres d’adopter une législation hostile industrie et au commerce anglais, et que plusieurs colonies ont imposé des droits proli. bitifs sur les importations de la mère-patrie, es quelles, par le fait, n’atteignent qu’un sepième. de son.commerce extérieur ; que les trois cinquièmes. des émigrants anglais dédaignent es colonies pour les États-Unis ; que sous le ■apport, militaire, elles sont autant de points /ulnérablessur le corps de.i’Empire, et, qu’elles ont devenues à la fois un fardeau improductift un élément de faiblesse, dont la justice deaiande que les contribuables anglais soient llégés. Les hommes de la nouvelle, école voudraient donc qu’en prévision d’une séparation tôt ou tard inévitable, la métropole prît l’initiative, de réformes politiques et administratives propres à, amener la solution des difficultés coloniales. De leur côté, les colonies, peu satisfaites de cette initiative, se croient obligées de prendre elles-mêmes en main la réforme du système actuel ; et, le 4aoûl1869, des colons influents, réunis, à Londres, ont nommé un comité chargé de. s’entendre avec les différents gouvernements, des colonies au sujet de l’état dans lequel se, trouvent aujourd’hui leurs relations, avec la mère-patrie.. H a été en outre décidé qu’une conférence de représentants coloniaux, dûment, autorisés, par les gouvernements respectifs des colonies britanniques dans lesquelles fonctionnent des

gouvernements responsables, s’assemblera, à Londres, au mois de février 1870, . époque où se réunira le Parlement anglais, à l’effet de discuter les changements qui peuvent, sembler désirables dans l’administration des colonies et de les soumettre ensuite au gouvernement central.

Tout le monde paraît être d’accord sur la nécessité de modifier la situation actuelle, également embarrassante pour la métropole,

qui prétend n’avoir que "les’ charges de la suprématie, et pour les colonies, qui ne se trouvent pas protégées d’une manière efficace, ici contre leurs voisins, immédiats (Canada, Colombie britannique, etc), là contre des tribus sauvages qui occupent encore une partie du sol (Nouvelle Zélande et Cap).. La question est de savoir si la Grande Bretagne veut resserrer les liens entre la mère-patrie et ces dépendances lointaines, en accordant aux colons les garanties de j sécurité qu’ils demandent, "ou si elle se propose . de se dégager peu à peu de la responsabilité et des complications qui résultent de la possession de son empire colonial disséminé dans toutes les parties du globe. À la rigueur, la Grande Bretagne accepterait volontiers l’honneur d’exercer une suprématie nominale sur la nombreuse ■famille sorlie de son sein ; mais il faut que cet honneur soit exempt de frais et de dangers ; de leur côté, les colons désirent conserver la protection de la mère-patrie, tant que celle-ci ne leur impose pas l’obligation de fournir de l’argent ou un contingent d’hommes pour la défense commune de l’empire : l’égoïsme local est égal de part et d’autre.

On a proposé divers plans pour remédier au mal, comme, par exemple, de faire représenter les colonies au parlement anglais ; de constituer un congrès général, chargé de fonctions spéciales, auquel les colonies prendraient pari ; de placer les colonies qui ont des gouvernements responsables sur le même pied que les gouvernements étrangers au point de vue des rapports diplomatiques ; de confier l’administration des affaires coloniales" à un bureau dans le genre du Bureau Indien ; de former une vaste confédération, composée de tous les pays actuellement dépendants de l’Angleterre, excepté rilindoustan, dont la position est trop exceptionnelle pour admettre une amalgamation avec les autres fractions de l’empire.

Cette dernière idée ne manque pas de grandeur au premier abord :, une pareille confédération, possédant des, stations navales et militaires dans toutes les. contrées du monde, pourrait exercer une. influence cosmopolite considérable et assurer pour longtemps à l’Angleterre la domination des mers, qui menace de lui échapper ;, mais des obstacles infranchissables s’opposent à sa réalisation. Outre que la création d’une nouvelle organisation politique si compliquée exigerait la convocation d’une assemblée constituante, qui réduirait le parlement britannique à la condition d’une diète provinciale et restreindrait nécessairement les prérogatives de la couronne, quasi abdication à laquelle le peuple et le gouvernement anglais consentiraient difficilement, cette immense confédération serait, surtout au commencement ; l’étal le plus vulnérable qu’on puisse imaginer, son homogénéité étant plus que douteuse el ses