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ET AUTRES POÉSIES

Tant y voy abatu de boys,
Que, sur[1] ma foy, je n’y congnoys
5A present[2] ne voye ne sente.

Pieça y prins joyeuse rente :
Jonesse la paya[3] contente.
Or n’y ay[4] qui vaille une noix,
En la forest [de Longue Atente,
10Par vent de Fortune Dolente,
Tant y voy abatu de boys.]

Vielesse dit, qui me tourmente :
« Pour toy n’y a pesson ne vente,
Comme tu as eu autreffoiz ;
15Passé sont tes jours, ans[5] et moys ;
Suffise toy et te contente. »
En la forest [de Longue Attente,
Par vent de Fortune Dolente,
Tant y voy abatu de boys,
20Que, sur ma foy, je n’y congnoys
A present ne voye ne sente.]

XLVIII[6]

Madame d’Orléans

(fol. 26 vo)
En la forest de Longue Actente
Entrée suis en une sente,
Dont oster je ne puis mon cueur,

  1. Ms. fr. 1719 sus.
  2. Ms. fr. 1719 A ceste heure.
  3. Ms. fr. 9223 payet.
  4. Ms. fr. 9223 a il.
  5. Ms. fr. 719 ans jours.
  6. XLVIII. Ce rondeau se trouve aussi deux fois dans le ms. fr. 1719 de la Bibl. nat., fol. 64 vo et 129 ; il a été publié dans Charles d’Orléans, II, 164 (voy. plus haut la note du rondeau XXXIII).