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de Mercure.

à ſon gré ? il y a quelque choſe là-deſſous : mais depuis quand l’aimez-vous ? Termetis, depuis trois ans. Pernelle, & elle ne vous aime pas ? Termetis, non. Pernelle, c’eſt, reſpect à la compagnie, une grande… elle a tort aſſurément, ou il faut que vous en ayez beaucoup. Écoutez : Flamel n’as-tu point ſur toi de cet elixir de ménage dont tu prends ſi ſouvent ? Oui, dit le bonhomme, mais celui-ci n’en a que faire, du moins je n’en prenois pas à ſon âge. Pernelle, il est vrai, mais aussi on t’aimoit, j’en ſuis bonne preuve, & on ne l’aime pas. Donne lui en un peu, cela ne ſauroit lui faire de mal. Croyez-moi, beau garçon, prenez-en, vous ne vous trouverez pas reconnaiſſable, je ſais bien ce que je dis : quand Flamel en eut pris cinq ou ſix fois, il embellit ſi fort, je m’entends bien, que c’étoit tout un autre homme : ils diſent que cela amende la nature, que c’eſt un furet qui va chercher les défauts & qui les chaſſe. Enfin, que ſai-je ? je n’entends rien à tout cela ; mais je ſais bien comme je m’en ſuis trouvée. Termetis ne se le fit pas dire deux fois, il en prit ; Flamel lui en donna une grande bouteille, & promit de lui en apporter d’autres à ſon retour ; avec cette aſſurance ils allèrent tous trois à la cour. La requête de Flame] fut accordée