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INSTITUTES COUTUMIÈRES.

lères qui sont chef d’ordre , comme Cluny, Prémonstré , Cisteaux, Grandmonl, le Val des EcoUiers, S. Antoine de Viennois, la Trinité dite des Ma.thurins, le Val des Choux, et cinq abhayes de la réformalion de Chezau-Benoisl , qui sont Chezau-Benoist, S. Sulplce de Bourges , S.Vincent du Mans, S.Martin de Séez, et S. AUyre de Clermont, ausquelles ahhayes a été conservé le droit d*éUre. Aussi a été conservé le droit d*élire aux quatre premières tilles de Cisteaux, qui sont les ahhayes de Pontigny, la Ferté , Clairvaux , et Morimont. VII.

8. * Le roi est protecteur et conservateur des Églises de son royaume ; et gardien des libertés de TÉglise de France. *

L’autre droit de royauté est, que le roy est protecteur et conservateur des églises de son royaume , non pas pour y faire ]oix en ce qui concerne le fait des consciences et la spiritualité, mais pour maintenir l’Église en ses droits et anciennes libertéz. Ce droit de protection et conservation est témoigné en la Pragmatique sanction , qui à cet égard récite le décret du concile de Constance , par lequel est attribué au roy et à sa cour de parlement de faire garder les saints décrets. Ces libertés qu’on dit vulgairement les libertéz de l’Église de France, ne sont pas privilèges qui ayent été octroyés par les papes à icelle Église, comme se figuroit un député du tiers ordre èz seconds Eslats de Blois, qui en une conférence particulièred’aucuns choisis des trois ordres au nombre de douze de chacun ordre , osa dire que ces libériez, qu’il appelloit privilèges, étoient comme chimères, sans substance de corps, parce, disoil-il, qu’il n’y en a rien écrit. Ains la vérité est, que ces libériez consislent en ce que l’Église de France, en s’arrestant aux bien anciens décrets , n’a pas admis et receu beaucoup de constitutions papales faites depuis quatre cens ans, qui ne concernent l’entreténemenl des bonnes mœurs, et de la sainte et louable police de l’Église ; mais tendent à enrichir la cour de Rome et les officiers d’icelle , et à exalter la puissance du pape sur les empereurs , rois et seigneurs temporels ; aucunes desquelles constitutions par simplicité d’obéïssance ont été reçues en France , les autres refusées. Celles qui ont été reçues sont les préventions dont le pape use pour conférer les bénéfices qui ne sont électifs , concur-