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Page:Antoine Loysel - Institutes coutumières, 1846, I.djvu/91

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D’EUSÈBE DE LAURIÈRE.

plusieurs idées nouvelles, qu’il croyoit fondées sur de bons principes et sur les textes précis du droit romain et des coutumes. Il paroU cependant, par sa préface, qa’il prévoyoit qu’on pourroit les traiter comme d’opinions singulières. En effet, il n’y a qu’une voix pour rendre justice à la profonde érudition qui règne dans cet ouvrage ; mais il s’en faut bien que son sentiment ait réuni tous les suffrages. M. de Lauriére a eu part conjointement avec M. de Fcrrièrc, avocat au Parlement, et doyen des professeurs en droit de la Faculté de Paris, à la nouvelle édition qui a été faite en 17S0, des ordonnances compilées par Néron et Girard. La lecture de nos anciens romans et de nos vieux poètes étoit trés-famiiicre à M.del^uriére. Il avoit jeté sur le papier quelques notes sur Villon : elles ont été imprimées dans l’édition de ce poêle, donnée par Coustelier en 17 ?3, in-13 ; elles y sont indiquées par des chiffres ; celles à b tête desquelles il y a des lettres de l’alphabet, sont de Clément Marot. Celte çicme année 17 ?3 fui marquée par la publication de la première partie d’un ouvrage qui a couronné les travaux de. M. de Lauriére, et qui éloit le plus difficile , le plus vaste et le plus utile de ceux qu’il a donnés au public ; je veux parler du premier oume du Recueil chronologique des Ordonnances des Rois de France de la troisième race. — Lu France si renommée parla multiplicité et la sagesse deses lois, en ignore encore une partie, et le temps anéantit chaque jour ou du moins altère les monumens dans lesquels elles sont conservées. Les anciens recueils d’ordonnances sont défectueux, fautifs et mal digérés ; ceux qui les ont publiés les avoient entrepris de leur propre mouvement, et ils avoient été dénués de bien des secours qui leur auroient été nécessaires. Cel ouvrage ne pouvoit être exécuté dignement que par les ordres et sous la protection du roi. Louis XIY ayant résolu de faire travailler à une nouvelle collection des ordonnances, se reposa de l’exécution sur les soins de M. le chancelier de Pontcharlrain qui, ayant demandé à M. d’Aguesseau, conseiller d’État, et à M. son fils, alors avocat général, des personnes capables de ce travail, agréa MM.Berroyer,de Lauriére et Loger qu’ils lui présentèrent Les préparatifs pour celle entreprise immense deroandoient bien du temps II falloit feuilleler tous les ouvrages qui traitent du droit françois, visiter les cabinets des particuliers, fouiller dans le trésor des chartes de la bibliothèque du roi, dans les