Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/227

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était attribuée dans les conceptions mythologiques. Ainsi, d’après Diodore de Sicile[1], les Chaldéens ne connaissaient que cinq planètes, et Platon, dans le seul passage du Timée où il soit question de ces corps errants, dit en termes exprès : « Autour de la Terre, qui repose au centre du monde, se meuvent la Lune, le Soleil et cinq autres astres auxquels on donne le nom de planètes ; cela fait en tout sept mouvements circulaires[2]. » Dans la structure du ciel imaginée jadis par Pythagore et décrite par Philolaüs, parmi les dix sphères célestes qui font leur révolution autour du feu central ou foyer du monde (ἑστἰα), immédiatement au-dessous du ciel des étoiles fixes, sont nommées les cinq planètes[3], suivies du Soleil, de la Lune, de la Terre et de l’antipode de la Terre (ἀντἰχθων). Ptolémée lui-même ne parle jamais que de cinq planètes. Les sept planètes distribuées par Julius Firmicus entre les Génies ou Décans[4], telles qu’on peut les voir dans le zodiaque de Bianchini, qui date vraisemblablement du IIIe siècle de notre ère[5], et dans les monuments égyptiens contemporains des Césars, n’appartiennent point à l’his-

  1. Livre II, chap. xxx.
  2. Traduction de M. H. Martin, t. i, p. 105.
  3. Boeckh, de Platonico systemate cœlestium globorum et de vera indole astronomiæ Philolaicæx, p. xvii, et Philolaus, 1819, p. 99.
  4. Julius Firmicus Maternus, Astronomiæx libri VIII (id. Pruckner. Basil., 1551, lib. II, cap. iv) ; l’auteur était contemporain de Constantin le Grand.
  5. Humboldt, Monuments des peuples indigènes de l’Amérique, t. II, p. 42-49. M. de Humboldt, dès 1812, a signalé les analogies du zodiaque de Bianchini avec celui de Dendérah. Voyez aussi Letronne, Observations critiques sur les représentations zodiacales, p. 97, et Lepsius, Chronologie der Ægypter, 1849, p. 80.