Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/242

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pointe ou en boule, qui divisa quelque temps les savants anglais. Personne, en effet, n’ignore aujourd’hui que George III était le promoteur de cette polémique ; qu’il se déclara pour les paratonnerres en boule, parce que Franklin, alors son heureux antagoniste sur des questions politiques d’une immense importance, demandait qu’on les terminât en pointe, et que cette discussion, tout bien considéré, appartient plutôt, comme très-petit incident, à l’histoire de la révolution américaine qu’à celle de la science.

Les résultats de l’expérience de Marly étaient à peine connus, que Lemonnier, de cette Académie, fit établir dans son jardin de Saint-Germain-en-Laye une longue barre métallique verticale qu’il isola du sol avec quelques nouvelles précautions ; eh bien ! dès ce moment, les aigrettes électriques lui apparurent (juillet et septembre 1752), non-seulement quand le tonnerre grondait, non-seulement quand l’atmosphère était couverte de nuages menaçants, mais encore par un ciel parfaitement serein. Une belle découverte devint ainsi le fruit de la modification en apparence la plus insignifiante dans le premier appareil de Dalibard.

Lemonnier reconnut sans peine que cette foudre des jours sereins dont il venait de dévoiler l’existence, était soumise toutes les vingt-quatre heures à des variations régulières d’intensité. Beccaria traça les lois de cette période diurne à l’aide d’excellentes observations. Il établit de plus ce fait capital, que dans toutes les saisons, à toutes les hauteurs, par tous les vents, l’électricité d’un ciel serein est constamment positive ou vitrée.