Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/498

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les expériences conduisaient, c’est-à-dire la théorie de la composition de l’eau.

Blagden, mis en cause lui-même, écrivit dans le journal de Crell, en 1780, pour confirmer l’assertion de Cavendish.

À l’en croire, les expériences de l’académicien de Paris n’auraient même été qu’une simple vérification de celles du chimiste anglais. Il assure avoir annoncé à Lavoisier, que l’eau engendrée à Londres avait un poids précisément égal à la somme des poids des deux gaz brûlés. Lavoisier, ajoute enfin Blagden, a dit la vérité, mais pas toute la vérité.

Un pareil reproche est sévère ; mais, fût-il fondé, n’en atténuerai-je pas beaucoup la gravité, si je montre que, Watt excepté tous ceux dont les noms figurent dans cette histoire s’y étaient plus ou moins exposés ?

Priestley rapporte en détail, et comme siennes, des expériences d’où il résulte que l’eau engendrée par la détonation d’un mélange d’oxygène et d’hydrogène, a un poids exactement égal à celui des deux gaz brûlés. Cavendish, quelque temps après, réclame ce résultat pour lui-même, et insinue qu’il l’avait communiqué verbalement au chimiste de Birmingham.

Cavendish tire de cette égalité de poids la conséquence que l’eau n’est pas un corps simple. D’abord, il ne fait aucune mention d’un Mémoire déposé aux archives de la Société royale, et dans lequel Watt développait la même théorie. Il est vrai qu’au jour de l’impression le nom de Watt n’est pas oublié ; mais ce n’est pas aux archives qu’on a pu voir le travail du célèbre ingénieur : on déclare