Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/112

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les chaînes dirigées de l’est à l’ouest ; mais les Alpes ne sont pas une chaîne unique, elles se composent de la réunion de plusieurs chaînes tout à fait distinctes par leurs caractères et par leurs âges géologiques ; elles forment dans leur immense étendue un circuit où l’on trouve successivement les degrés d’orientation les plus dissemblables, sans que les inclinaisons des versants paraissent dépendre de cette circonstance.

L’intéressant voyage de M. Pentland dans la république de Bolivia, a déjà donné quelque raison de croire que la cordillère des Andes elle-même, quand on l’aura mieux étudiée, offrira, sur plusieurs points du haut Pérou, des pentes plus rapides du côté du Brésil que vers la mer du sud. En masse, toutefois, il y a une différence manifeste, et les versants de la chaîne sont sensiblement plus escarpés à l’occident qu’à l’orient. Il en est de même des Alpes de la Norvége ; mais le Jura, quoique dirigé du sud-ouest au nord-est, présente une configuration tout opposée. Du côté du lac de Genève, la chaîne a presque l’aspect d’un mur vertical, tandis que vers la France on arrive généralement à sa crête par une pente prolongée et passez douce.

Au surplus, sans insister davantage sur ces cas exceptionnels et sur d’autres que je pourrais citer, je donnerai, en bien peu de mots, la mesure du degré d’importance qu’il faut attacher à la circonstance de l’orientation des chaînes et au prétendu courant dirigé du sud-ouest au nord-est, qui, dit-on, les a anciennement battues sur leurs faces méridionales ou occidentales : je ferai remarquer que presque toutes les observations des voyageurs sur les