Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/142

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En cherchant dans quelle étendue de la côte le terrain a changé de niveau, M. Capocci a trouvé que le soulèvement a dû s’étendre depuis le lieu où les bains antiques d’eau minérale ont été rétablis, jusqu’aux Étuves de Néron. Plus au levant que les bains près de Nisita, et plus au couchant que les Étuves, près de Baïa, le terrain semble avoir conservé son niveau, si même il n’est pas un peu abaissé.

En effet, de part et d’autre de ces limites, on a trouvé des points où l’eau s’élève au-dessus des ruines d’édifices antiques, particulièrement à Baïa, près du temple de Vénus. Il y a bien aussi à Pouzzoles quelques constructions submergées ; mais ce n’est là qu’une exception ; ailleurs c’est le cas général. On n’observe plus sur le rivage, à quelque distance du bord, aucune trace du séjour de l’eau, comme on en remarque dans l’espace intermédiaire, principalement de Pouzzoles au lac Lucrin. Dans cet espace intermédiaire, et précisément à deux cents pas environ du bord de la mer, le terrain présente, tout le long de la route tracée postérieurement à 1538, une espèce de ressaut contre lequel il semble que les eaux devaient venir battre autrefois. Ce ressaut, qui ne se lie par aucune dégradation au rivage actuel, indique donc un changement brusque et non un déplacement graduel dans le contour de la mer.

Le phénomène sur lequel nous venons d’insister intéresse à un haut degré la physique du globe ; on devrait en poursuivre l’examen avec soin et persévérance. Des nivellements annuels combinés avec des observations thermométriques faites à de grandes profondeurs, montre-