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faire part à Charles-Quint. Ce volcan est toujours enflammé ; mais de temps immémorial il n’a point jeté de lave.

Le volcan de Tuxtla est situé au sud-est de la Veracruz. Sa dernière éruption, très-considérable, a eu lieu le 2 mars 1793. Les déjections de cendres furent alors transportées jusqu’à Pérote, à 57 lieues en ligne droite.

La catastrophe qui a donné naissance au volcan de Jorullo est peut-être, dit M. de Humboldt, une des révolutions physiques les plus extraordinaires que nous présentent les annales de notre planète. Au milieu d’un continent, à 36 lieues des côtes, à 42 lieues de tout volcan actif, un terrain d’environ 12 kilomètres carrés, dont nous avons déjà parlé précédemment (chap. xii, p. 118), se souleva en forme de vessie, dans la nuit du 28 au 29 septembre 1759. Au centre d’un millier de cônes enflammés s’élevèrent soudainement six montagnes de 400 à 500 mètres de hauteur au-dessus du niveau primitif des plaines voisines. La principale a 517 mètres : c’est le volcan de Jorullo. Ses éruptions ont continué sans interruption jusqu’au mois de février de 1760. Le feu souterrain a maintenant beaucoup moins d’activité.

Le volcan de Colima, le plus occidental de ceux de la Nouvelle-Espagne, ne jette guère de nos jours que des cendres et de la fumée.

M. de Humboldt a fait l’importante observation que le pic d’Orizaba, le Popocatepetl, le Colima et d’autres volcans éteints, sont alignés, comme s’ils étaient sortis par une crevasse ou filon unique, dans une direction perpendiculaire à celle de la grande chaîne de montagnes qui