Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/380

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terrestres, mais sans raisons démonstratives. Riccioli, à son tour, doublait arbitrairement la distance donnée par Kepler, tandis que Hévélius ne l’augmentait que de moitié.

Halley paraissait disposé, à l’époque de la publication de son célèbre Mémoire, en 1716, à croire que la parallaxe du Soleil devait être inférieure à 15″, en se fondant sur cette considération singulière, que si cette parallaxe était en effet de 15″, la Lune serait plus grande que Mercure, ce qui, dit-il, semble contraire à l’harmonie du système du monde. D’un autre côté, ajoute-t-il, la considération de cette harmonie ne semble pas permettre de supposer Vénus planète inférieure, dont il croyait le diamètre vu du Soleil égal à 30″ et dépourvue de satellite, plus grande que la Terre, planète supérieure, et ayant un satellite si remarquable.

Définitivement, Halley se décidait pour une parallaxe égale à 12″,5, ce qui impliquait une distance du Soleil à la Terre égale à 16 500 rayons terrestres.

Le voyage de Richer, à Cayenne, conduisit à des conclusions moins hypothétiques. Cet astronome compara Mars à des étoiles situées dans son voisinage, et ses observations, mises en regard de celles qui avaient été faites simultanément en Europe, par Picard et Roëmer, indiquèrent pour Mars en opposition, une parallaxe de 25″ 1/2, d’où l’on déduisit pour la parallaxe solaire 9″,5, correspondant à une distance du Soleil à la Terre égale à 21 712 rayons terrestres.

De cette époque datent les tentatives effectuées en Europe pour déterminer la parallaxe de Mars en oppo-