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époque le plus rapprochée possible. » Cette question importante était à l’ordre du jour, elle préoccupait beaucoup d’esprits désireux de voir cesser l’émission continuelle du papier-monnaie ou billets de caisse, par le trésor public, depuis l’année 1826. Le Sénat prit connaissance de ce message dans sa séance du 2 septembre, et chacun de ses membres fut invité à examiner la question posée par le pouvoir exécutif, afin de la débattre plus tard.

Dans la même séance, ce corps s’occupa d’une lettre que lui adressa M. Pierre André, tendante à obtenir sa réintégration parmi ses membres. Il est à remarquer que le Sénat, ayant vu que Boyer n’avait pas proposé à la Chambre des candidats pour qu’il fut remplacé en 1838, s’était abstenu de le désigner de nouveau dans ses messages relatifs aux autres remplacemens à opérer dans son sein : la conséquence inévitable de cette abstention était la réintégration pure et simple de ce sénateur dans ses fonctions. Cependant, lorsqu’en comité général, le Sénat délibéra sur sa demande, on vit encore l’égarement de l’année précédente se faire jour parmi quelques-uns des membres qui avaient voté l’expulsion ; des paroles peu convenables furent prononcées, et l’un des opposans à la réintégration demanda le vote au scrutin secret. Ce vote eut lieu d’après le règlement et produisit 5 boules noires et 8 boules blanches, sur les treize sénateurs présens. La majorité décida ainsi la réintégration de Pierre André, par un décret qui rapporta celui de 1838. Huit jours après, ce sénateur vint reprendre ses fonctions.

La Chambre des communes s’était réunie aussi le 2 septembre. Une foule de citoyens, de jeunes hommes surtout, occupaient la partie de la salle des séances réservée au public, pour entendre le projet d’adresse qui était à l’ordre