Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que cette élection ne se fit pas, en vertu dé la réclamation consignée dans l’adresse pour avoir une liste générale à propos de six sénateurs qu’il fallait remplacer ; mais D, Saint-Preux fit observer « qu’il s’agissait d’un remplacement pour cause de décès, que cela constituait une exception, et que le paragraphe de l’adresse n’était applicable qu’aux cinq autres dont les fonctions cesseraient bientôt. » Son observation ayant été prise en considération, la Chambre élut sénateur le colonel Chardavoine, aide de camp du général Borgella[1]. Elle en informa le Président d’Haïti et le Sénat, en motivant cette élection.

En attendant l’impression du Bulletin des lois, l’adresse de la Chambre, les discours prononcés dans son sein, le compte-rendu de sa députation, etc., parurent le 7 septembre sur le journal l’Union, n° 4. H. Dumesle y fit publier en même temps un article destiné à justifier sa motion relative à la loi sur les douanes ; il commençait ainsi :

« La question de l’impôt des douanes, une des plus importantes qui ait occupé les deux Chambres d’Haïti à la session dernière, a fixé l’attention de ces célébrités européennes qu’on peut appeler les oracles du droit public de l’époque présente. Ce point d’économie politique, qui ne peut soulever le moindre doute dans l’esprit des hommes qui ont étudié de bonne foi la théorie de notre constitution, a été défini par M. Dupin aîné dont l’opinion est conforme à celles des lord Brougham, des Daniel Oconnel, des

  1. Le fait vrai qui détermina cette élection est que H. Dumesle et D. Saint-Preux avaient beaucoup d’estime pour le colonel Chardavoine, et qu’en cela ils voulaient être agréables au général Borgella. Il faut dire la vérité en histoire, autrement elle ne serait d’aucune utilité pour les peuples. Qu’on nous pardonne, ou qu’on nons sache gré de la dire toujours : le pays avant tout !