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l’habitation Pernier, et devenir, après ce combat, un des artilleurs de la compagnie Gillard. Avant cette action, il était de l’avant-garde de l’armée sortant de Métivier, ainsi que Renaud Desruisseaux, Renaud Ferrier et Poisson Paris, dont les noms reparaîtront dans la suite, très souvent à côté du sien.

La compagnie Gillard comptait dans ses rangs le sergent Liautaud, ami de Borgella, et celui-ci était de son escouade[1]. Il était de garde peu de jours après l’affaire de Pernier : les chefs de l’armée demandèrent des hommes de bonne volonté pour former un détachement qu’ils voulaient envoyer contre les blancs hostiles, réunis à la Coupe-Mardi-Gras : l’organisation irrégulière de ces premiers temps explique un tel appel. Oubliant qu’il est artilleur et qu’il ne doit pas abandonner son poste, Borgella saute sur son cheval et suit le détachement, malgré les observations du sergent Liautaud : il revint quatre ou cinq jours après ; on n’avait pas combattu. Il avait enfreint la discipline : Liautaud l’en punit par un tour de prison qu’il subit sans murmurer, sachant qu’il avait eu tort.

Après les concordats, il se trouvait au Port-au-Prince, dans l’affaire du 21 novembre 1791, comme artilleur : il suivit l’armée partout où elle se porta.

En mars 1792, lorsque Praloto et Breton La Villandry marchèrent du Port-au-Prince contre les confédérés de la Croix-des-Bouquets, et que ceux-ci soulevèrent les ateliers du Cul-de-Sac sous la conduite de Hyacinthe, Borgella se joignit à ces derniers pour chasser les blancs de ce bourg.

  1. Liautaud devint capitaine dans la garde de Pétion, et ensuite un des membres de la commission de surveillance à l’hôlel des monnaies.