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nistrer par un médecin nommé Justamont, Français devenu Haïtien depuis 1804, qui lui était personnellement dévoué ; et cela, pour qu’il devînt le plus ancien général de l’armée et fixât l’attention de l’empereur pour ce nouveau poste de général en chef. Certes, toute la vie politique de H. Christophe fait admettre la possibilité d’une pareille action ; mais Clervaux a pu mourir aussi tout naturellement[1].

Le général de division Vernet fut maintenu ministre des finances et de l’intérieur. — Le général de brigade E. E. Gérin fut promu au grade de général de division, et nommé ministre de la guerre et de la marine.

Les généraux de brigade Paul Romain et François Capois furent promus au grade de général de division, — le premier, commandant de la première division du Nord, à la résidence du Limbé, chef-lieu ; — le second, commandant de la deuxième division du Nord, à la résidence du Cap, chef-lieu. Dans le deuxième arrondissement de cette dernière division se trouvaient comprises, par une fiction politique, toutes les communes de la bande septentrionale de la partie de l’Est jusqu’à Samana.

Le général de division Gabart fut maintenu commandant de la première division de l’Ouest, à la résidence de Saint-Marc, chef-lieu. Dans cette division étaient comprises les communes de la bande méridionale de la partie

  1. On prétend cependant qu’en 1810, Justamont étant sur le point de mourir sous les coups de bâton que lui faisait donner Christophe, en sa présence, s’est écrié : « Clervaux est bien vengé ! » Cette exclamation, arrachée par la douleur et l’indignation, prouverait aussi de sa part le regret, le remords qu’il avait d’avoir empoisonné Clervaux pour servir l’affreuse politique de Christophe.