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pable d’apprécier sainement les choses, pour que Pétion reconnût le danger dont le Port-au-Prince était menacé, et qu’il prît les mesures nécessaires dans l’actualité. C’est alors qu’il expédia Théodat Trichet et Daumec auprès de Gérin, à l’Anse-à-Veau, pour lui dire devenir au secours de cette ville avec les troupes du Sud ; qu’il envoya l’ordre aussi à Yayou d’y venir avec celles de l’arrondissement de Léogane ; et à Jacmel, de faire marcher de suite les 22e et 23e demi-brigades.

Au Port-au-Prince, se trouvaient un bataillon d’artillerie commandé par Caneaux, les 6 compagnies d’élite de la 3e sous les ordres de Gédéon, la 11e sous ceux de Métellus, la 12e sous ceux de Mentor, le bataillon de la 20e commandé par Louis Lerebours, et un escadron de dragons par Bastien. Mais les troupes n’y étaient plus rigoureusement casernées depuis le 17 octobre : le soldat avait la faculté d’aller dans les campagnes voir sa famille ; et sans l’approche du 1er de l’an qui le rappelait en ville, ces troupes auraient été encore moins réunies qu’elles ne le furent.

Pétion donna les ordres nécessaires pour se préparer à sortir de la ville et aller au-devant de l’ennemi qui avançait ; mais il avait fallu qu’il attendît l’arrivée du général Yayou avec ses troupes ; car la garnison était très-faible. Ce général entra au Port-au-Prince dans l’après-midi du 31, et Pétion en sortit avec lui, en y laissant l’artillerie, la 12e et 2 bataillons de la 24e. Il n’était guère possible de mettre plus de célérité à ces préparatifs[1].

Cependant, nous lisons dans l’Histoire d’Haïti, t. 3, p. 374 :

  1. Bazelais était arrivé le 30 décembre : 21 heures a près, Pétion sortait avec les troupes.