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Il emprunta le ms. des Mémoires, que Racan venait de rédiger pour Ménage, et il le copia avec le plus grand soin de sa propre main. Dans la suite, il apprit de nouveaux traits sur Malherbe, et, comme il était très collectionneur, il les nota à mesure, soit à la fin de sa copie, soit sur des feuillets spéciaux qu’il intercala dans le corps de son ms. En soudant ainsi avec le reste le second de ses suppléments, il prit le soin de noter en tête que cela ne faisait pas partie des Mémoires de M. de Racan : il négligea cette précaution pour les autres suppléments.

Leur ordre

Mais alors, si Conrart a fait après coup quatre insertions distinctes dans sa copie, quel plan a-t-il donc suivi ? par quelles raisons a-t-il été guidé dans le choix des diverses places à leur attribuer ? Remarquons tout d’abord qu’il ne pouvait s’astreindre à un ordre rigoureux, parce que les trois premiers suppléments, étant écrits sur des feuillets spéciaux, ne pouvaient être intercalés qu’en certains endroits déterminés, après un feuillet où le sens finît avec la page, afin de ne pas couper en deux une anecdote.

Il était d’ailleurs en droit de suivre le laisser-aller dont Racan lui-même lui donnait l’exemple. Celui-ci, en effet, se montrant plus nonchalant que jamais dans ces simples notes envoyées à un ami, avait commencé par parler des débuts de la vie de son maître, et de son arrivée à la Cour (Lal. p. lxiii-lxvi) ; puis (c’est la partie la plus considérable) il s’était mis sans