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Chap. XX, 12.
Chap. XXI, 15.
EXODE


12Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs dans le pays que Jéhovah, ton Dieu, te donne.
13Tu ne tueras point.
14Tu ne commettras point d’adultère.
15Tu ne déroberas point.
16Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
[17]Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui lui appartient.

18Tout le peuple entendait le tonnerre et le son de la trompette ; il voyait les flammes et la montagne fumante ; à ce spectacle, il tremblait et se tenait à distance. 19Ils dirent à Moïse : “ Parle-nous, toi, et nous t’écouterons ; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions.” 18Moïse répondit au peuple : “ Ne vous effrayez pas, car c’est pour vous mettre a l’épreuve que Dieu est venu, et pour que sa crainte vous soit présente, afin que vous ne péchiez pas.” 21Et le peuple resta à distance ; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.

22Et Jéhovah dit à Moïse : “ Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : Vous avez vu vous-mêmes que je vous ai parlé du haut du ciel. 23Vous ne ferez point à côté de moi de dieux d’argent et vous ne vous ferez point de dieux d’or. 24Tu m’élèveras un autel de terre sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices pacifiques, tes brebis et tes bœufs. Dans tous les lieux ou j’aurai fait souvenir de mon nom, je viendrai vers toi, et je te bénirai. 25Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le construiras point en pierres taillées, car, en levant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. 26Tu ne monteras point par des degrés à mon autel, afin que ta nudité n’y soit pas découverte.

CHAP. XXI — XXIII. — Le livre de l’alliance : lois complémentaires.

[21]Voici les lois que tu leur donneras : 2Quand tu achèteras un serviteur hébreu, il servira six années ; la septième, il sortira libre, sans rien payer. [3]S’il est entré seul, il sortira seul ; s’il avait une femme, sa femme sortira avec lui. 4Mais si c’est son maître qui lui a donné une femme, et qu’elle lui ait enfanté des fils et des filles, la femme et ses enfants appartiendront à son maître, et il sortira seul. 5Si le serviteur dit : “ J’aime mon maître, ma femme et mes enfants ; je ne veux pas sortir libre,” [6]alors son maître le conduira devant Dieu ; puis, l’ayant fait approcher de la porte ou du poteau de sa maison, il lui percera l’oreille avec un poinçon, et le serviteur sera pour toujours à son service.

7Lorsqu’un homme aura vendu sa fille pour être servante, elle ne sortira point comme sortent les serviteurs. 8Si elle déplaît à son maître, qui se l’était destinée, il permettra qu’on la rachète ; mais il ne pourra pas la vendre à des étrangers, après lui avoir été infidèle. 9S’il la destine à son fils, il la traitera comme il est de règle de traiter ses filles ; 10et s’il prend pour son fils une autre femme, il ne retranchera rien de ce qui est du à la première pour la nourriture, le vêtement et le couvert. 11Et s’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans rançon.

12Celui qui frappe un homme à mort doit être mis à mort. 13Mais s’il n’a pas eu cet homme en vue et que Dieu l’ait présenté à sa main, je te fixerai un lieu où il pourra se réfugier. 14Si un homme, de propos délibéré, tue son prochain par ruse, tu l’arracheras même de mon autel pour le faire mourir. 15Celui qui frappe


17. Tels sont les dix commandements que Dieu donna au peuple hébreu sur le Sinaï comme base et condition de son existence.

Sur la manière de les diviser, les interprètes sont partagés. Les uns, après Josèphe et Philon, distinguent-dans les vers. 3–6 deux préceptes : 1. ne pas adorer d’autres dieux (vers. 3), 2. ne pas adorer Dieu sous des images (vers. 4–6), et ne voient qu’un seul commandement dans le vers. 17 relatif à la convoitise et à ses divers objets, D’autres, avec S. Augustin, réunissent en un seul précepte les vers. 3–6, et, pour retrouver le nombre 10, divisent le vers. 17 en deux commandements distincts, se rapportant l’un à la femme du prochain, l’autre à ses biens. La première division nous paraît plus naturelle et mieux appuyée sur le contexte. C’est le passage parallèle, mais postérieur et plus libre, du Deutéronome, qui a donné lieu à la répartition de S. Augustin, adoptée par l’Eglise catholique dans ses livres de prières.

XXI,1 sv. Le recueil de prescriptions qui suit (xx-xxiii) s’appelle le Livre de l’alliance (xxiv, 7). C’est le code civil et criminel du peuple de Dieu dans ce qu’il a d’essentiel. Il n’embrasse pas tous les cas qui peuvent se présenter, mais il pose pour tous des principes de solution.

3. Entré seul, sans femme ; Vulg., qu’il sorte avec le même vêtement, un vêtement semblable, avec lequel il est entré ; mais l’hébr. begappo signifie litt. avec son corps, c.-à-d. seul.

6. Devant Dieu, devant l’autorité, devant le juge représentant de Dieu (Deut. i, 7. Comp. Exod. xxii, 8 ; Deut. xix, 17). LXX, devant le tribunal de Dieu ; Vulg., aux dieux, aux juges. Là l’esclave déclarait qu’il renonçait pour toujours à la liberté ; puis le maître lui perçait l’oreille en la fixant à la porte de sa maison, en signe de l’union indissoluble de l’esclave avec la famille du maître. Un usage pareil existait chez plusieurs peuples anciens.

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