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la psychologie de la race allemande

de succomber à l’ivresse si lourde qui les empêche de retrouver seuls le chemin de leurs domiciles respectifs.

La permanence des rites de l’ivresse et des traditions bachiques a été assurée en Allemagne par la superstition, la routine, l’absence d’esprit d’improvisation, le servilisme, l’orgueil de caste et l’hypocrisie.

L’acte de trinquer, de l’allemand « trinken », boire, qui signifie boire à la santé en choquant les verres, est un geste qui vient directement d’Allemagne.

Une superstition des barbares germains leur faisait croire qu’un souhait de santé n’avait de valeur qu’autant que la coupe serait vidée d’un trait jusqu’à la dernière goutte. C’est ce que les étudiants allemands ont continué à appliquer dans leur Prosit rest qui signifie : « À votre santé, jusqu’au fond du verre. » Ce qui oblige le partenaire à vider d’un seul trait son verre, quelle qu’en soit la dimension.

Le rituel bachique des étudiants allemands consacre la continuation de cette superstition. La routine et le défaut d’imagination s’accommodent volontiers de phrases toutes faites. Le servilisme et l’orgueil trouvent à la fois leur satisfaction dans la subordination volontaire et dans l’autoritarisme prétentieux des autres.

Enfin le fait de se plonger dans l’ivresse la plus répugnante, sous le prétexte de favoriser la santé d’autrui, n’est-il pas l’excuse la plus singulière que l’hypocrisie ait mise au service de l’intempérance ?

En perpétuant d’une façon rigoureuse les traditions dérivées de l’époque où la Germanie était plongée dans les ténèbres de la barbarie, le rituélisme des étudiants allemands consacre les paroles récemment prononcées par l’historien Lampretcht[1] :

Nous sommes des barbares et nous voulons le rester.


Le mimétisme allemand. — Le mimétisme est la tendance que présentent certains êtres vivants à adopter la couleur et l’apparence des objets qui les entourent. Tandis que ce déguisement, d’ordinaire, a pour but de leur éviter de servir de pâture à des animaux qui leur sont hostiles, chez les Allemands il est mis au service d’intentions absolument contraires.

Le mimétisme de l’Allemand consiste à revêtir l’allure de la bienveillance et de la bonhomie. Il profite alors de la confiance qui lui est accordée pour espionner, se renseigner, afin de mieux arriver à s’approprier le bien d’autrui.

Ainsi compris, il réalise le mode d’exploitation qui constitue le mimétisme parasitaire.

  1. Pour être complet, au rituélisme de l’ivrognerie il m’aurait fallu ajouter les diverses pratiques rituéliques de la scatomanie, du stupre, de la dévastation systématique, de l’exécration, si fréquemment accomplis par les officiers allemands de race germanique et qui dérivent également d’anciennes coutumes des tribus germaniques. Le développement nécessité par leur exposé ne me permet pas de les comprendre dans cette conférence.