Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/212

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voyant cette main, s’affolait davantage. Si bien que le verre enlevé, elle n’avait plus d’ailes et le corps avait été entamé. Pauvre petite bête, elle gigotait sur le dos, sa trompe allait et venait. Jeanne se demanda si ce n’était pas par sa faute que cette mouche allait mourir. Puisqu’elle l’avait délivrée elle n’osa pas l’achever. Elle fit tout ce qu’elle put. Elle la posa sur sa main, mais cette main était chaude et aurait pu augmenter la douleur de la brûlure. Elle la mit sur le froid d’une tablette de marbre ; elle la rafraîchissait doucement avec son haleine. Elle aurait tant voulu adoucir ce mal dont elle était la cause. Cela dura une demi-heure et la petite trompe bougeait toujours. Tant de souffrances dans le corps d’un insecte !

Voilà l’histoire de Jeanne. De quoi rire ? Peut-être. Il existe paraît-il, plusieurs maisons dans la Maison de Dieu. Pour qui ? Je ne sais. Mais ceux que cette histoire fera rire, n’y entreront certainement pas.