Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fils, dont (Youdhishthira), qui désirait la fin de la guerre, avait continuellement imploré (en vain la justice).

252. Ô roi, fais, (je t’en prie), accomplir, dans l’ordre et la forme régulière, les cérémonies funèbres de tes fils, petits-fils et pères.

253. Vaiçampâyana dit : En entendant ces terribles paroles de Sañjaya, le roi tomba à terre (et y resta immobile), comme si la vie feût quitté.

254. Vidoura, au courant de tous les devoirs, s’approcha de ce maître de la terre qui gisait sur le sol, et lui adressa ces mots :

255. « Ô roi, lève-toi. Pourquoi rester (ainsi) couché à terre ? Le pas (que tes fils ont franchi), est la fin suprême de toutes les créatures, ô maitre des hommes.

256. Ô Bharatide, les êtres commencent par ne pas exister, puis il existent, et, finalement, rentrent dans le néant.

257. Ce n’est pas en pleurant qu’on suit les morts, ce n’est pas en pleurant que l’homme trouve la mort. Pourquoi pleures-tu, puisque tel est l’arrangement (naturel) du monde ?

258. Celui qui ne combat pas, n’en est pas moins exposé à mourir, (tandis que, parfois), celui qui combat conserve la vie. Nul ne saurait dépasser (la mesure) du temps (qui lui est assigné), ô grand roi.

259. Le temps subjugue tous les êtres, quelle que soit leur nature. Pour le temps, il n’y a ni ami ni ennemi, ô le plus excellent des Kourouides.

260. De même que le vent abat de tous côtés les extrémités des brins d’herbes, les êtres sont soumis au pouvoir du temps, ô taureau des Bharatides.