Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/210

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683. (Et que) couvertes d’un seul vêtement, échevelées, tes belles filles, dont les cheveux (sont ordinairement bien) attachés, désolées de la mort de leurs enfants et de leurs époux, errent de côté et d’autre,

684. Ah ! grâce au ciel, tu ne vois pas le tigre des hommes, dont le bras est coupé, abattu par Arjouna, et que les bêtes féroces sont en train de dévorer !

685. Grâce au ciel, tu ne vois plus maintenant toutes tes brus, qui ont aperçu Cala et Bhoûriçravas, tués dans la bataille !

686. Grâce au ciel, tu ne vois pas abandonné, sur le siège du Somadattide, le parasol doré du magnanime Yoûpaketou (Bhoûriçravas, qui a pour enseigne le poteau du sacrifice) !

687. Ces épouses aux yeux noirs, de Bhoûriçravas, entourent en pleurant, leur époux tué par le Satyakide.

688. Tourmentées par le chagrin (que leur cause la mort) de leur époux, poussant des gémissements répétés, elles tombent tristement la face contre terre, devant toi, ô Keçava.

689. Comment Bîbhatsou (a-t-il pu) commettre cette action très méchante, de couper le bras d’un héros qui n’était pas sur ses gardes, et qui offrait de nombreux sacrifices ?

690. Puis le Satyakide commit aussi une action très mauvaise, en s’avançant contre un homme à l’esprit purifié, disposé à se laisser mourir d’inanition.

691. Seul, en présence de deux (ennemis), tu as été tué irrégulièrement. » C’est ainsi, ô Madhavide, que se lamentent ces (femmes) de celui qui avait pour enseigne le poteau du sacrifice.