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le sang de la coupe

à mesdemoiselles

Aménaïde, Lyzie et Eugénie de Friberg

Ô vous, mes jeunes sœurs que je ne connais pas !
Sur l’éternel gazon que caressent vos pas
Je vous vois passer souriantes.
C’est en vain que Thétis, reine du gouffre amer,
Vous cache à mes regards, ô perles de la mer,
Dans ses Antilles verdoyantes.

Poëte extasié que ravissent leurs jeux,
Ce n’est plus dans les bois du Parnasse neigeux
Que mon cœur rêve les trois Grâces ;
Ce n’est plus, Olmios, vers tes flots argentés
Que j’égare mes yeux et mes vers enchantés,
Dans le sable d’or où tu passes !