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ACTE TROISIÈME

Au premier étage de la sous-préfecture, à La Flèche, un salon transformé en cabinet de travail du sous-préfet.



Scène PREMIÈRE


JULIE, DUARD

(On entend au dehors des acclamations et quelques notes de fanfare.)
JULIE, (à Monsieur Duard, à la fenêtre, à gauche.)

Tu vois, ils n’ont pas voulu quitter la sous-préfecture, sans te faire une petite ovation.

DUARD, (appuyé à la vitre, fait des signes.)

Ils sont si gentils !

JULIE.

Dis-leur un mot. Il y en a qui ne t’ont pas vu.

(Il ouvre la fenêtre, passe sur le balcon. On applaudit du dehors.)
DUARD, (sur le balcon.)

Mes amis… C’est un grand jour pour nous tous. C’est l’ère du travail et de la prospérité qui se rouvre pour toutes les populations françaises. Reprenez vos outils avec sérénité. J’espère que vous avez bien compris le sens de notre réunion aujourd’hui, six mois après la cessation des hostilités. Ce que nous fêtons aujourd’hui, par toute la France et dans tous les pays alliés, ce n’est pas seulement, comme il y a quelques mois, le jour où le sang a cessé de couler. Ce que nous fêtons