Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir référé, et en soustrayant cet article à l’attention du rédacteur en chef.

(Un silence.)
DARTÈS, (debout à droite de la table.)

Messieurs, j’adore mon pays !…

SAINT-ABBAN.

Pas plus que nous !…

DARTÈS.

Autrement. Voilà tout. Je ne suis pas un homme politique. Je n’appartiens à aucun parti. Je suis un esprit libre, absolument indépendant et fort de cette indépendance. Depuis plusieurs mois, je m’indignais de voir s’organiser un véritable complot politique… Je trouve la campagne de calomnie abominable lorsqu’elle vise à frapper des forces intellectuelles qui, en dehors de tout parti, sont l’honneur même de l’humanité… Soumis que je suis au grand esprit républicain, j’ai…

FURTZ, (l’interrompant.)

Mais, républicains, Monsieur, nous le sommes tous !… Notre journal comme les autres !…

DE COSTIER.

Qu’est-ce qu’il nous chante là !… Tout le monde l’est maintenant !

FURTZ.

Même les royalistes !

DE COSTIER.

Ne jouez pas sur les mots ! Si vous n’étiez que républicain…

LUCAYA.

Oui, ce ne serait même plus une opinion !

FURTZ.

Et puis, vous nous la baillez belle… On connaît