Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/151

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atteinte (Elle s’arrête, puis, s’efforçant de prendre un ton sans importance.) elle est touchée du côté droit.

PHILIPPE.

Et vous ne m’avez rien dit !

MADAME DE MARLIEW.

Oh ! je me réservais de vous en parler… Il s’agit de quelques petits soins, surtout de quelque repos. Mais elle…

PHILIPPE.

Oui, elle ?…

MADAME DE MARLIEW.

… ignore tout. Elle met sur le compte d’une irritation des cordes vocales, du surmenage, une affection qu’il est nécessaire qu’on lui cache. Je ne pouvais pas vous en parler… j’étais liée… Comprenez-vous, maintenant ?

PHILIPPE, (froidement.)

Non. Je ne saisis pas le rapport, je l’avoue.

MADAME DE MARLIEW.

Eh bien, on dit… c’est une hypothèse… que dans ces sortes d’affections il existe… certaine irresponsabilité… physique. Je l’ai entendu dire, du moins vous aussi, n’est-ce pas ? Comment peut-on expliquer autrement cette vie mystérieuse, trouble, agitée, que la malheureuse a dû me cacher ! Ah ! je vous livre tout cela au hasard, sans certitude, mais infiniment troublée… Vous voyez là une pauvre mère qui reçoit le coup le plus cruel de son existence ! Promettez-moi, je vous en supplie, que vous ne la reverrez plus, maintenant, car vous vous feriez du mal tous les deux inutilement. Laissez-moi toute la responsabilité de