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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/199

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prolonge. Osterwood, s’approchant du groupe au premier plan, et leur parlant à voix basse, désigne la princesse appuyée à une colonne brisée et regardant la mer. À Philippe et à Thyra.) Elle n’aime pas qu’on dérange ses rêveries. Quelquefois, aussi, j’ai entendu des sanglots monter à sa gorge. Regardez, elle a le signe certain des souverainetés… et ses méditations sont au-dessus des larmes ! Elle traîne sa vie inutile comme un voile traînerait sur le monde.

LA DUCHESSE D’OSQUE.

Vous avez toujours, pour parler d’elle, Osterwood, des mots recherchés d’amoureux.

OSTERWOOD.

Et celle-ci mérite d’être aimée d’une façon déchirante. Regardez comme elle sait l’art de s’accouder dans le soir !

PHILIPPE.

Le fait est qu’elle est impressionnante, ainsi immobile. Mais je la trouve… un peu rococo… genre Campo-Santo de Gênes…

(On se tait encore quelques instants, puis la princesse se lève.)
LA PRINCESSE ÉLÉONORE.

Encore un pays où j’aurai le regret de ne jamais revenir ! Encore un endroit où l’on aurait voulu poser sa tente ! (À Osterwood.) Débarrassez-moi de mon Pascal. (Elle lui tend le livre qu’elle tenait à la main.) Et voulez-vous que nous montions voir le rocher glorieux que nous a décrit Osterwood ?

OSTERWOOD.

Oui, allons voir la tombe de l’homme de la libre Amérique !