Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/270

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vrigny auprès de votre mère est de nature si délicate qu’il m’a semblé que nous devions être plus nombreux encore à exercer une pression sur cet esprit irritable. Si, toute sa vie, elle ne s’était refusée à recevoir des conseils, que de bévues eussent été évitées !

HENRIETTE.

C’est que, à part vous et Madame de Chevrigny, je ne vois pas bien qui nous pourrions pressentir ?… Et puis, croyez-vous qu’il soit nécessaire de mêler des personnes étrangères ?

DARNIS.

Ne sortons pas de la famille ! Je suis de votre avis. Pour faire impression sur votre mère, mon enfant, et vous la connaissez mieux que je ne la connais, beaucoup mieux, hélas, il m’a semblé préférable que nous soyons, comme nous disons en style d’affaire, une espèce de consortium.

HENRIETTE.

Un conseil de famille, alors ! Diable !… Mais notre famille, c’est qu’elle est bien disséminée !

DARNIS.

Croyez-en ma vieille expérience ; pour aboutir, pour faire pression sur ce mur de ciment armé, il faut un groupement… Il y a dans le salon : Madame de Chevrigny, le petit Allard, qui a seulement vingt-deux ans, c’est entendu, mais qui est déjà très fait à la vie sociale. Je leur ai adjoint aussi votre autre cousin germain. Votre mère ne le voit pas beaucoup. C’est pourtant un fort brave homme. Il a voix au chapitre.

HENRIETTE.

Le père Arnould ? Le chemisier de la rue Notre-Dame-de-Lorette !