Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/110

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EDWIGE.

Je ne me sens pas de la fête ce soir… mais tu sais que je suis toujours très maussade.

MARCELLE.

Tu es de la fête au même titre que Blondel qui partage ce soir la gloire de papa, car, enfin, dans son discours, papa a bien rendu à Blondel tout ce qu’il lui doit, j’espère !

EDWIGE, (souriant.)

Oh ! mais, Marcelle, ne te mets pas en peine de cela. Tu as l’air de penser que j’ai des vénérations à ce point maritales ! Nous ne sommes pas un assez vieux ménage, quoi qu’il en dise, pour que je me conduise comme la « dame du sous-directeur », la femme qui réclame pour son mari. Oh ! Dieu, j’ai horreur de cela ! Et puis, crois-tu que je sois mariée, le crois-tu vraiment ?

MARCELLE.

Quel esprit !

EDWIGE.

De même que je prétendais me sentir l’invitée, de même j’ai l’impression que je ne suis pas mariée pour de bon !

MARCELLE, (sévère.)

Tout simplement parce que tu as fait un trop beau rêve.

EDWIGE.

Oui, sans doute cela ! Mettez votre main sur mon front, Marcelle.

MARCELLE.

Encore vous !

EDWIGE.

Mets ta main sur mon front, Marcelle. Tu vois comme j’ai chaud. Je dois avoir la fièvre.