Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/269

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au cas où vous en douteriez, aucun plaisir à le faire !

MADAME BOCQUET, (en une attitude humble qui contraste avec celle du premier acte.)

Il y a, en effet, quatre ans, et presque jour pour jour, que vous avez eu la bonté de me recevoir à Villers-Cotterets ; il se peut fort bien que Madame Ulric n’ait aucune raison particulière de désirer revoir une femme sans importance, dont elle est bien aimable même de se souvenir, mais je suis persuadée que, lorsqu’elle connaîtra les motifs qui m’ont fait solliciter cette entrevue, elle ne regrettera plus de me l’avoir accordée.

MADAME DESROYER.

Je suis là pour la remplacer, et, si vous avez une communication quelconque à faire, je vous écoute.

(De la main elle les invite à s’avancer.)
BOCQUET, (en passant.)

Je vous remercie. (Une fois passé.) J’avoue être très embarrassé… Je n’avais pas prévu le cas… (À sa femme.) Qu’en penses-tu, mon amie ?… (De dos à Madame Desroyer, Madame Bocquet fait un signe négatif.) Je crois, tout réfléchi, que ce que nous avons à dire ne peut s’adresser qu’à Madame Ulric.

MADAME DESROYER.

Ah ! ah ! je m’en doutais un peu !

MADAME BOCQUET.

Pardon, puis-je vous demander si c’est bien Madame Ulric qui s’est ravisée après nous avoir donné rendez-vous ?

BOCQUET.

Car, Madame, vous me permettrez de m’étonner…