Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/283

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d’un moment de silence.) Ah ! je vous déteste !… Que vous saviez bien ce que vous faisiez en venant semer cette graine !… Vous saviez qu’elle devait germer et je vous en veux de n’en avoir pas douté !… Je ne vous en veux même que de cela !

(Elle tend le poing vers eux.)
BOCQUET, (va se lever.)

Madame, si vous permettez encore, je…

FRÉDÉRIQUE.

Non. Laissez-moi ! (Bocquet se rassied. Nouveau silence plus long. Frédérique se décide et changeant de ton, rapide et incisif.) Votre fils est-il à son bureau ou chez lui, à l’heure actuelle, Monsieur ?

MADAME BOCQUET.

Mon Dieu, Madame, je n’en sais pas plus que vous… Dans ce désarroi, je vous avouerai…

FRÉDÉRIQUE.

Il a le téléphone à son bureau, n’est-ce pas ?

BOCQUET, (vivement.)

Oui, Madame… Central 25-60.

(Elle va à droite à une petite table et s’empare du téléphone, puis le repousse.)
FRÉDÉRIQUE.

Non, non, pas ça !… Je ne veux pas ! (Alors elle va à la table à écrire et s’y installe.) Monsieur, veuillez avoir la complaisance de sonner trois coups… La sonnerie est là, près de la cheminée. (Monsieur Bocquet se lève, empressé, va à la cheminée et sonne les trois coups. Pendant ce temps, elle s’adresse à Madame Bocquet.) Le bureau, rue Saint-Lazare, n’est-ce pas ?

MADAME BOCQUET.

Oui, Madame.