Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/144

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MARTHE, (faisant un mouvement pour se lever.)

Oh ! pardon monsieur David… je ne vous avais pas entendu. Vous allez bien ?…

DAVID.

Ne vous dérangez pas… ne vous dérangez pas…

(Les deux femmes travaillent.)
GRAND’MÈRE.

Qu’as-tu fait tout aujourd’hui ?

MARTHE.

Rien… j’ai aidé maman un peu dans la boutique. On a rangé… Il est passé des soldats après déjeuner… Il en est entré qui criaient très fort… ils ont acheté des conserves… puis je les ai entendus s’en aller par la rue Haute… voilà. Je suis venue quand l’allumeur de réverbères est passé… Il doit faire un peu de brouillard ; on sent le froid aux épaules…

GRAND’MÈRE.

Oui, c’est peut-être à cause du brouillard que Daniel n’est pas descendu… Comment le trouves-tu, toi, Daniel ?

MARTHE.

Pas très bien, madame… faible, faible… Et puis il s’énerve tant ! Tout l’agace… Hier, il a pleuré