Madone… laisse-moi passer !… Je veux voir de loin la bière où sa forme adorée repose… Laisse-moi lui dire adieu… Après, je retournerai au cloître et n’en sortirai plus qu’à la fin de mes jours… Madone, aie pitié de la pécheresse !…
Souviens-toi de tes amours au fond de la barque, près du jardin des Carmines… Souviens-toi de la rue Yménez.
Ah ! cette voix impitoyable !… La voix que j’entends depuis des années, toutes les nuits !… Cette voix qui me poursuit, Madone, arrache-la de mes oreilles…
Souviens-toi du lit aux rideaux cramoisis où, toute nue, tu te roulais dans les bras de Don Juan.
C’est Satan qui siffle sa démence sur ma tête !… Madone, tu m’as rendue folle !… Oh !… pourtant, je voudrais jeter un dernier regard vers là-bas…
Eh bien, regarde, Béatrix !…