Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/150

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Deux mois ! Vous avez toute l’Italie dans les yeux… Mais vous avez eu tort de renvoyer vos amis, Geneviève… Je vais me désenfumer, une seconde et je serai redescendu.

GENEVIÈVE.

Je pense bien !… Vous allez prendre quelque chose, vous allez souper.

FÉLIX.

Je boirai surtout.

NETCHE.

Oui, c’est cela, Geneviève, pendant que je vais lui indiquer sa chambre, faites-lui préparer ici quelque chose.

FÉLIX.

De la bière surtout.

NETCHE, bas à Geneviève.

Laissez-moi le soin de le prévenir de la présence d’André et de la petite souillon.

GENEVIÈVE, haut.

Prenez tout votre temps, Félix. Je vous attendrai dans le bar, là, à côté. Vous avez les papiers ?

FÉLIX.

Oui, je vous raconterai ça… (Au groom.) Dis donc, petit.

NETCHE.

Prenez-vous l’ascenseur. C’est au premier.

FÉLIX.

Pas la peine alors.

(Ils sortent.)
LA VOIX DE NETCHE, dans le couloir.

Avez-vous mes cigarettes ? Ah ! vous êtes un bon chienchien…

(Geneviève, restée seule, va au canapé, tapote son ouvrage. Elle a l’air heureux et léger. Gysèle entre par le hall. Elle se dirige vers la table du milieu et y prend une enveloppe. Elle regarde Geneviève de côté ; celle-ci gênée, et voyant l’insistance, prend le parti de se retirer. Au moment où elle atteint la porte du corridor, Gysèle, rouge comme une pivoine, se décide.)