Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/218

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GEORGES.

Vite, vite ! Voyons si monsieur Barguier, un ami d’Isabelle, est parti… Je crois qu’il a été médecin dans la marine… monsieur Barguier… Sinon, prévenez mon médecin par téléphone, 225-30… Pas un mot, surtout, ne laissez entrer personne… Que personne ne sache !…

(Il les pousse toutes deux dans le jardin d’hiver dont il referme la porte, derrière lui.)
(On entend dans le salon le bruit des voix des quelques rares personnes qui restaient encore ; quelques phrases : Où cela ?…. Téléphone !… etc…)
MADAME HEIMAN, rentrant, suivie de monsieur Barguier.

Là, monsieur… cette porte… Entrez, je vous en supplie ! (Elle fait entrer, puis barrant la porte à deux ou trois personnes accourues.) C’est Jeannine qui vient de se trouver mal… Elle s’est surmenée toute la journée… l’émotion de ce mariage… Elle se contenait depuis plusieurs heures, elle a été prise d’une syncope subite… Madame Dessandes a perdu la tête ! c’est bien compréhensible…

UNE VIEILLE PARENTE.

Sa Jeannine ! Elles s’aiment tant !…. Pourvu qu’il n’arrive rien !

UNE DAME, en sortie de bal, la tête couverte.

Mais vous pensez que ce ne sera pas grave ?

MADAME HEIMAN.

Nullement. Quoique le contre-coup sur madame Dessandes… Naturellement elle va s’effrayer.

LA DAME.

J’étais déjà dans l’escalier. Je suis remontée précipitamment avec madame de Rouvray et sa fille, en entendant ces cris !… On ne peut pas entrer ?

MADAME HEIMAN.

Non, non… on m’a bien recommandé… Vous savez, la solitude dans ces sortes d’indispositions…