Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/83

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GRÂCE, (toute bouleversée à la vue de Lechâtelier.)

Il vient de sortir à la minute, oui, monieur, comme à l’habitude. Vous auriez pu le rencontrer… Il se rend toujours à son bureau à cette heure-ci… Est-ce qu’il y a quelque chose de grave… pour que vous vous rendiez ici ?

LECHÂTELIER.

Pas le moins du monde… Je passais rue de Rivoli… J’avais un ordre à une Société de crédit à faire porter… Je me suis rappelé que Morillot habitait ici… Alors, j’ai demandé en bas, au bureau. On m’a indiqué votre chambre. Je vous demande pardon de vous avoir dérangée, mademoiselle…

GRÂCE.

Oh ! dérangée, monsieur, nullement… Je suis confuse seulement de vous recevoir au milieu d’un désordre inséparable de ces installations de hasard…

(Elle a pudiquement boutonné son corsage défait.)
LECHÂTELIER.

Je sais ce que c’est !… Ne vous inquiétez pas… D’ailleurs, une femme comme vous n’a pas besoin de décor…

GRÂCE.

Monsieur…

LECHÂTELIER, (qui a refermé la porte et s’est avancé dans la pièce.)

Si, si… Vous êtes charmante… Pourquoi n’êtes-vous jamais revenue voir ma femme ?… Elle vous porte intérêt…