Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/84

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GRÂCE.

Je vous demande pardon. Je suis venue une fois…

LECHÂTELIER.

Ah ! on ne me l’a pas dit.

GRÂCE.

Et, le reste du temps, j’ai craint de l’importuner.

LECHÂTELIER.

Venez donc vers les sept heures, quand je suis là. Je serai enchanté de vous voir. (Il la regarde, en souriant, bien dans les yeux. Elle les baisse.) Je suis très content de Morillot, vous savez… Brave garçon, travailleur… un peu inexact, seulement…

GRÂCE.

Oh ! moi qui croyais au contraire à sa ponctualité… Il part très régulièrement d’ici pourtant…

LECHÂTELIER.

Vraiment ? C’est possible. Je fais peut-être erreur… Je suis désolé, vous savez, de n’avoir pu lui procurer un emploi supérieur au sien. Ce sont de bien maigres émoluments pour entretenir votre petit ménage.

GRÂCE.

Mais je les estime déjà très suffisants, croyez-le bien !

LECHÂTELIER.

Dame ! la vie à Paris, vous savez !… Les positions de début pour les jeunes hommes… c’est précaire… Et il n’y a pas moyen d’accroître ses revenus… Ne comptez pas sur l’avenir… Non, non,